Johann Mourier
(Quae, 2020, 144 p. 23€)
Voici un petit livre, écrit par un chercheur spécialiste du comportement et de l’écologie des requins, qui s’attaque aux idées fausses sur ce poisson considéré comme le prédateur absolu des océans. Il est vrai que des films comme Les dents de la mer n’ont pas donné une bonne réputation à cet animal alors que les attaques sur l’Homme restent rarissimes et que l’on peut aller nager avec eux sans risque avéré.
Le livre est présenté en quarante chapitres, relativement brefs et très illustrés, pour expliquer qu’il ne s’agit pas d’un poisson osseux, que ses écailles sont particulières et que sa peau peut être utilisée après lissage (sous le nom de galuchat), qu’ils n’ont pas tous des dents acérées ou qu’ils sont le plus souvent ectothermes (leur température corporelle est identique à celle de l’eau environnante).
Beaucoup d’autres idées fausses sont citées dans ce document et l’auteur s’attache à rétablir la vérité : le requin n’attaque pas le surfeur en croyant chasser une proie mais plutôt par curiosité ; toutes les espèces ne sont pas en voie d’extinction ; seules dix espèces de requins ont été confirmées comme responsables de morsures mortelles chez l’Homme, etc.
On apprend aussi que la queue allongée du requin-renard permet de le propulser à plus de six mètres hors de l’eau ou que les femelles peuvent être ovipares, ovovivipares ou vivipares selon les espèces. Chez la femelle requin-taureau ovovivipare, il peut y avoir six ou sept embryons dans chacun des deux utérus et l’embryon le plus âgé peut dévorer ses frères et sœurs dans l’utérus de leur mère !
Ce petit livre nous apprend beaucoup sur l’écologie, le comportement et les interactions entre le requin et l’Homme. Il permet de changer la perception que nous avons de ces squales, avec des illustrations nombreuses et très explicites.