Marianne Blanchard, Sophie Orange et Arnaud Pierrel
(Ed. ENS, Collection du CEPREMAP n°42, 2016, 152 p. 10 €)
Alors que les filles sont aujourd’hui quasiment à parité avec les garçons en terminale scientifique et majoritaires dans les études supérieures de médecine et de biologie, elles représentent moins d’un tiers des diplômés des grandes écoles d’ingénieurs, qui sont en France une des voies d’accès au pouvoir. Les premières analyses de cette situation datent des années quatre-vingt-dix (Christian Baudelot et Roger Establet, Huguette Delavault, Catherine Marry et collaboratrices).
L’ouvrage de Blanchard, Orange et Pierrel mobilise un large spectre de sources statistiques et présente une enquête originale, menée auprès d’élèves de classes préparatoires scientifiques à la demande de la direction de l’École normale supérieure. Il propose une approche nouvelle en considérant la faible présence des filles dans les filières scientifiques du supérieur (hors médecine et biologie) sous le prisme de l’origine sociale et géographique des élèves. Les chapitres « L’esprit scientifique, une qualité inégalement partagée » et « Verdicts scolaires et construction des aspirations » sont particulièrement éclairants sur le rôle du milieu familial et celui des appréciations des professeurs pour encourager ou décourager les élèves, en particulier les filles qui en général ont moins de confiance en elles.
Les analyses originales de cet ouvrage intéresseront de nombreux publics et permettront, nous l’espérons, d’améliorer la place des femmes dans les études supérieures scientifiques et techniques, passage obligé pour que notre pays puisse utiliser au mieux tous ses talents dans le futur.