Jean-Paul Mandin et Olivier Peyronel
(Glénat, 2014, 288 p. 25 €)
Avec le printemps, les occasions se multiplient d’être en contact avec la nature, et l’on voit avec bonheur les paysages reverdir et les fleurs les décorer de nouveau. L’envie nous vient d’en savoir plus sur ces plantes et, d’abord, de savoir les nommer.
Mais trouver le nom d’une plante n’est pas une tâche aisée pour quelqu’un qui n’a que peu de notions de botanique. Il existe pourtant de très nombreux ouvrages qui sont destinés à cet usage. On pourra, par exemple, s’adresser à des flores comme celles bien connues de Gaston Bonnier, dont l’usage ne s’est pas démenti depuis plus d’un siècle. Elles ont le grand mérite de permettre des déterminations d’un très grand nombre d’espèces, mais elles sont d’un usage ingrat, justement du fait de cette abondance et aussi parce qu’elles demandent de faire des observations difficiles, souvent impossibles si l’on n’a pas sous les yeux la plante complète avec ses fleurs et ses fruits. Combien ont abandonné une détermination après avoir suivi pas à pas le chemin proposé par la flore jusqu’à aboutir à un nom qui, décidément, ne s’appliquait pas du tout à la plante en question.
De vrai, pour un botaniste un peu expérimenté, même amateur, le problème ne se pose pas de cette façon, car il reconnaît déjà au premier coup d’œil suffisamment de plantes pour ne pas avoir à commencer une détermination par les premiers barreaux de l’échelle des questions.
Pour celui dont le bagage botanique est mince, le problème reste entier. On peut avoir l’illusion de s’en tirer en comparant les plantes avec des photographies, mais on voit vite que, dans un grand nombre de cas, on n’aboutit qu’à des confusions.
Pourtant, à contempler les plantes que l’on peut voir autour de soi, on a le sentiment que, au moins dans un premier temps, on pourrait facilement mettre un nom sur les plus communes. Ce sentiment provient souvent du fait que les associations végétales diffèrent selon les milieux et que, pour chacun d’eux, la liste des espèces fréquentes se restreint et que si l’on classait les plantes par milieux, on pourrait plus facilement s’y retrouver.
C’est justement sur ce principe qu’est basé l’ouvrage de Jean-Paul Mandin et d’Olivier Peyronel puisqu’il est divisé en chapitres s’appliquant à six milieux principaux (rocheux, herbacés, humides, anthropisés, garrigues, forêts), comportant parfois des subdivisions.
Dans chacun de ces milieux sont décrits, en moyenne, une quarantaine des plantes les plus communes, que l’on a donc toute chance de rencontrer et de facilement identifier grâce à de très belles images et aux descriptions qui les accompagnent.
Les spécialistes pourront peut-être trouver que beaucoup de plantes manquent à l’appel, mais si le lecteur peut déjà reconnaître les 229 espèces décrites et retenir leurs caractéristiques, cela lui donnera une bonne base pour, s’il le souhaite, aller plus loin, par exemple en consultant le site internet www.tela-botanica.org.
L’ouvrage s’applique nommément aux gorges de l’Ardèche, récemment illustrées par la découverte de la grotte Chauvet, magnifiquement ornée par les préhistoriques. Mais, de toute évidence, il peut servir pour bien des régions ayant des caractéristiques voisines et peut s’en faut qu’on puisse le nommer flore méditerranéenne.
En définitive, c’est un ouvrage très recommandable pour tous ceux qui souhaitent s’instruire sur les flores des régions méditerranéennes. Son plan devrait inspirer d’autres auteurs d’ouvrages du même type.