Claudine Hermann
Membre du Conseil d’administration de l’AFAS
Pour réaliser l’excellence en science et en innovation, les talents de tous, femmes et hommes, sont nécessaires. Mais les femmes sont encore trop peu nombreuses en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) ainsi qu’en informatique, et trop peu de filles s’engagent dans les études correspondantes (biologie et médecine constituent des exceptions). De plus, les femmes scientifiques n’ont pas assez accès aux postes de décision. Ces constats sont maintenant bien connus, il convient que tous les acteurs passent aux actions concrètes.
C’est pourquoi l’assemblée générale des Nations Unies a décidé en 2015 que le 11 février serait désormais la Journée internationale des femmes et des filles en sciences ; la première célébration a eu lieu en 2016. Le 11 février 2017, un colloque d’une matinée s’est tenu au siège de l’Unesco à Paris, avec deux sessions : « Au-delà des chiffres : renforcer les capacités des femmes et des filles en sciences et les rendre autonomes » et « Femmes, science et société : les faits ».
La question de la place des femmes et filles en STIM est à l’ordre du jour de nombreux cercles.
Au niveau européen, la Commission a financé depuis 2000 de nombreux projets, pour faire des états des lieux (en particulier par la publication régulière de statistiques sexuées, voir She Figures 2015), soutenir les femmes scientifiques, améliorer la culture scientifique pour les jeunes et, depuis quelques années, pour changer les institutions de recherche en y améliorant l’égalité femmes-hommes.
Au niveau des femmes elles-mêmes, la Plateforme européenne des femmes scientifiques EPWS, une association internationale sans but lucratif qui rassemble des associations de femmes scientifiques en Europe et au-delà, représente les intérêts de 12 000 d’entre elles au niveau européen.
Les gouvernements de nombreux pays d’Europe ont mis en place des programmes pour encourager les jeunes, filles et garçons, à s’orienter vers les sciences et/ou à penser à des métiers non traditionnels (voir par exemple en France la campagne sur la mixité des métiers).
Des associations cherchent à promouvoir les sciences auprès des jeunes, comme l’a fait l’AFAS à l’automne 2016 en organisant le Carrousel des métiers au Cnam. Les associations de femmes scientifiques vont à la rencontre des jeunes dans les classes : ainsi au Portugal, Amonet ; au Royaume-Uni, le Groupe Femmes en physique de l’Institut de physique (société savante britannique pour la physique), mène l’opération Physicists in Primary Schools dans les écoles primaires ; en France les associations Femmes & Sciences, Femmes & Mathématiques et Femmes Ingénieurs. Les femmes scientifiques s’adressent à la fois aux filles et aux garçons mais comme ce sont des femmes qui parlent, les filles peuvent plus facilement se représenter dans ces métiers.
Promouvoir une meilleure égalité entre les femmes et les hommes dans les métiers scientifiques et techniques, entre les filles et les garçons dans les études menant à ces professions, est indispensable pour profiter de tous les talents et assurer l’avenir de nos pays.