Françoise Serre Collet
(Quae, 2020, 156 p. 26€)
Cet ouvrage, paru en octobre 2020 mais toujours disponible chez l’éditeur, est écrit par une herpétologue du Muséum national d’histoire naturelle, passionnée par ces chéloniens et plus particulièrement par les espèces rencontrées en France métropolitaine comme la Tortue d’Hermann mais aussi les tortues de nos régions d’outre-mer.
Les photos permettent d’observer des tortues dans les zones d’outre-mer mais aussi dans d’autres pays. Nous apprenons que ces animaux sont pourvus de fosses temporales, et dans le chapitre consacré aux écailles et à la peau, qu’ils muent, qu’ils peuvent être albinos et qu’il n’est pas toujours facile de déterminer leur âge. Ces animaux à température variable recherchent le soleil, avec le cas particulier de la Tortue luth, capable de réguler sa température corporelle dans des conditions extrêmes.
Les photos sur la reproduction des tortues sont remarquables et l’on peut noter que la petite tortue va éclore avec l’aide de la «dent de l’œuf» comme c’est le cas du diamant chez le poussin !
Les tortues ne sont pas uniquement végétariennes mais peuvent aussi ingérer des insectes, des vers de terre ou jouer le rôle d’«éboueur» en consommant des cadavres, qu’il s’agisse des tortues terrestres, palustres ou marines. Des photos illustrent aussi leur consommation de méduses (parfois confondues malheureusement avec des sacs en plastique). Les prédateurs des tortues terrestres sont les fouines (pour les œufs), le renard et certains oiseaux (héron, rapaces…) mais la proximité des habitations favorise aussi l’attaque par des chiens domestiques. Les cistudes sont aussi menacées par ces prédateurs ainsi que par les loutres. Chez les tortues marines, la prédation est plus importante pendant la ponte et l’éclosion.
Après cette étude des différentes espèces de tortues rencontrées dans le monde, Françoise Serre Collet présente un catalogue des nombreuses tortues rencontrées en France : la Tortue d’Hermann, la Tortue mauresque, la Tortue de Floride (espèce introduite, envahissante et interdite d’importation depuis 1997), la Cistude d’Europe, la Tortue serpentine…
Puis elle s’attache au problème de l’impact du changement climatique (l’augmentation de la température s’accompagne d’une féminisation des tortues), de la pollution (déchets en plastique, lumières, pesticides…), des feux ravageurs, du braconnage et de la disparition des plages.
Enfin, elle termine en soulignant les stratégies destinées à protéger les tortues.
Cet excellent ouvrage est remarquablement illustré (la majorité des photos sont de l’auteure) et nous apprend beaucoup sur les tortues, notamment leur grande variété dans notre pays.