Jean Audouze, Marie-Christine Maurel
(L’Archipel, 2023, 240 p. 20€)
Le livre de Jean Audouze et Marie-Christine Maurel est préfacé avec humour par Erik Orsenna, qui commence avec ces mots : «Quand je pense que j’aurais pu mourir idiot…» Eh bien, je pense comme lui que quel que soit notre niveau scientifique d’origine, cet ouvrage fait progresser nos connaissances et qu’après l’avoir lu, on est fier de ce que la science est capable de découvrir et de transmettre.
Le livre nous transporte de façon pédagogique depuis le Big Bang, en passant par la création de la Terre, jusqu’à l’apparition d’Homo sapiens. Les auteurs nous rappellent au fur et à mesure les connaissances nécessaires en physique, biologie, mais aussi en histoire des sciences, qui permettent d’appréhender le très bon niveau scientifique de l’ouvrage.
L’aventure commence par la théorie du Big Bang, qui n’est peut-être pas le début du monde mais les connaissances actuelles en physique ne permettent pas de remonter plus avant. On y voit l’apparition des premières particules et des premiers noyaux. Au bout de 300 000 ans, les premières étoiles et les galaxies, dont le Soleil, apparaissent. On est rassuré de savoir que la taille du Soleil étant relativement petite, cela lui confère une durée de vie plus longue que ses congénères de grande masse.
En tant que chimiste, je suis heureux de trouver, dans le quatrième chapitre, l’apparition des éléments chimiques. On découvre les différents processus qui, en partant de la nucléosynthèse initiale, créent le carbone 12, qui est un maillon essentiel de la vie, et les atomes plus lourds comme le fer.
L’origine du Système solaire est ensuite décrite, avec le Soleil qui est une étoile parmi les centaines de milliards de la Voie lactée. La Terre quant à elle est un cas particulier parmi les cent milliards de planètes de la galaxie car sur elle se sont trouvés tous les ingrédients et les conditions de la vie. On sait par ailleurs maintenant, grâce à la sonde Rosetta Philae, qu’on peut trouver sur d’autres corps célestes (la comète Tchouri en l’occurrence) des briques élémentaires de la vie que sont les acides aminés.
Le chapitre suivant intitulé «La vie sur la planète bleue» nous conte l’évolution des connaissances sur l’apparition de la vie. On débute par les découvertes des précurseurs Linné, Lamarck et Darwin, et l’on va jusqu’aux dernières découvertes de la biologie.
Les transformations du monde vivant sur Terre sont ensuite étudiées depuis l’Hadéen jusqu’au Phanérozoïque. On y découvre la disparition de la vie vers moins deux milliards d’années, due à la pollution par l’oxygène, suivie d’une cinquantaine de vagues d’extinctions et de changements climatiques jusqu’aux Hominidés. Cette partie se termine par une revue des causes du nouveau changement climatique qui, contrairement aux précédents, n’est dû qu’à l’activité humaine.
La conclusion rappelle les grandes lignes de l’évolution du monde et se termine par un aspect positif : le progrès dû aux connaissances scientifiques, et un aspect négatif : l’inquiétude devant les défauts du comportement humain.
A la fin de l’ouvrage, un glossaire très complet permet de définir les nombreux mots scientifiques potentiellement peu ou mal connus des lecteurs.
Ce livre, qui nous conte l’état des connaissances scientifiques sur l’évolution du monde, depuis le Big Bang jusqu’aux problèmes des humains actuels, a vocation à être lu par tout un chacun, et les grandes lignes de son contenu devraient faire partie des connaissances de base de l’ensemble de la population. Cela participerait à la limitation de l’obscurantisme ambiant de plus en plus inquiétant qui sévit sur la planète.