L’astronome. Du chapeau pointu à l’ordinateur

Laurent Vigroux

(CNRS Ed., 2016, 272 p. 23 €)

 
L’astronome. Du chapeau pointu à l’ordinateur (L. Vigroux, CNRS Ed., 2016)Quelle profession n’a pas été bouleversée par toutes les inventions modernes ? L’agriculture a vu arriver tout un parc de machines, des semences soigneusement sélectionnées, des herbicides efficaces ; elle voit maintenant arriver des OGM de toutes sortes aux propriétés quasi miraculeuses. Les rendements des agriculteurs ont été multipliés par plus de mille… et en conséquence leur nombre a baissé en proportion. De même il n’y a pas de comparaison possible entre les médecins de Molière, ou même ceux de 1950, et ceux d’aujourd’hui, équipés de toutes sortes d’instruments mystérieux et faisant des opérations chirurgicales sans laisser de traces…
On pourrait faire le tour de toutes les professions, et même celles qui relèvent de l’art ont largement bénéficié des facilités modernes, mais c’est sans doute celle d’astronome, l’une des plus anciennes, qui a été le plus transformée. Qu’y a-t-il de commun entre Tycho Brahe qui dressait la carte du ciel, fort précise, sans lunette ni télescope, Kepler qui faisait des montagnes de calcul à la main, Le Verrier qui bénéficiait tout de même des tables de logarithmes et l’astronome moderne installé devant son ordinateur et sa calculatrice électronique et qui, sans quitter son bureau, peut demander des heures d’observation à des observatoires construit au bout du monde, ou même installés dans l’espace, et qui valent des milliards de dollars ?
Bien sûr, ce qu’il y a de commun, c’est la passion du ciel nocturne et des découvertes. Cela est la raison majeure des progrès fulgurants de l’astronomie, qui utilise désormais les observations dans toutes les longueurs d’onde, découvre des milliers de planètes autour des étoiles voisines et s’allie avec la physique pour décrire l’évolution passée et l’évolution future de notre planète, du Soleil et de l’Univers entier. Et l’on sent aussi la passion de l’auteur pour ces mages ou prêtres de jadis qui établissaient des calendriers, pour ces astronomes aventuriers du XVIIIe siècle qui parcouraient le monde et affrontaient toutes les difficultés pour effectuer une observation exceptionnelle, pour ces nouveaux instruments comme les détecteurs d’ondes gravitationnelles qui ouvrent une nouvelle fenêtre sur l’inconnu…