L’école de la curiosité. Lettre à un jeune scientifique

Jean Audouze

(La Librairie Vuibert, 2017, 144 p. 12,90 €)

 
L’école de la curiosité  Lettre à un jeune scientifique (J. Audouze, La Librairie Vuibert, 2017)Jean Audouze, dans ses différentes responsabilités, a toujours été soucieux de la promotion des sciences. Son petit livre qui vient de paraître, L’école de la curiosité. Lettre à un jeune scientifique est une remarquable défense et illustration de la science et un plaidoyer convaincant pour encourager les nouvelles générations à embrasser une carrière scientifique.

Tous ceux qui ont une responsabilité dans l’éclosion et le développement des vocations scientifiques devraient aussi le lire et y puiser maints arguments pour combattre la vogue actuelle des indifférents ou détracteurs de la science.

Dans un premier chapitre, il pose la question « qu’est ce que la science ?». Belle question, moins simple qu’il n’y paraît au premier abord. Il nous rappelle que ce fut, jusqu’au XVIe siècle, une composante de la philosophie, qu’il y a toujours une science que l’on apprend et une science que l’on cherche à construire, en empruntant parfois des chemins détournés. Le rappel de quelques formidables avancées depuis le début du XXe siècle en est une belle illustration et démontre bien combien la recherche scientifique est toujours une aventure intellectuelle stimulante pour tous ceux qui s’y engagent.

Jean Audouze explique ensuite comment naît et se cultive cette curiosité inhérente à la démarche scientifique.

Puis il en vient à souligner, et à juste titre, combien notre société actuelle, à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, a un besoin d’expertises impartiales, responsabilité qui incombe aux scientifiques attentifs à remplir cette mission avec objectivité et probité. A l’instar du serment d’Hippocrate des médecins, il suggère que le beau texte qu’il a retrouvé sans en connaître l’origine mais qu’il cite page 119 de son livre, soit prononcé comme un serment des scientifiques par tous les nouveaux docteurs ès sciences au moment de la remise de leur diplôme. Belle suggestion !

Jean Audouze fait ensuite profiter ses lecteurs de son expérience personnelle pour rappeler les aberrations auxquelles ont conduit des réformes récentes dans le fonctionnement de notre système national de recherche, heureusement un peu compensées, n’en déplaise aux esprits chagrins qui voient dans les institutions européennes la source de tous les maux, par certaines initiatives de l’Union européenne, et en particulier par la création du Conseil européen de la recherche, présidé par un éminent mathématicien français.

Enfin et pour conclure, il rappelle que trois mots clés sont toujours le fil rouge de la carrière des chercheurs : liberté, curiosité et responsabilité.

Puisse cet ouvrage, simple, accessible et pertinent, être lu par beaucoup de jeunes en quête d’orientation professionnelle, ou par tous ceux, quel que soit leur âge, qui croient aux vertus du progrès scientifique.