Jean de Kervasdoué
(Albin Michel, 2021, 208 p. 18,90€)
Le ton est donné d’emblée, et par le titre et par le bandeau que l’éditeur ajoute à la couverture, «Le véritable état des lieux de la planète». Il s’agit de dénoncer la «philosophie écologico-malthusienne».
Pour ce faire, l’auteur reprend, dans une première partie intitulée «Dérives écologiques», divers sujets d’actualité : la question de l’eau (qui a dit qu’on allait manquer d’eau ?), la question des incendies (des incendies très politiques), la question de la biodiversité (la biodiversité a la vie dure), les abeilles (les abeilles adeptes de Darwin), la surpêche (la surpêche, terrible réalité), la forêt (la forêt, autre victime de l’ignorance ambiante), en dénonçant les discours simplistes sur chacun de ces thèmes.
Puis, dans une deuxième partie, il identifie des «procès d’intention» en revenant, dans plusieurs chapitres, sur le sujet de l’alimentation. Il dénonce les critiques de la consommation de viande rouge, relativise les bienfaits de l’agriculture «biologique» et présente les «indéniables progrès apportés par les OGM».
Dans la troisième et dernière partie, «Paradoxes», après avoir affirmé dans un premier chapitre que «le nucléaire c’est l’avenir», il ouvre plus largement le débat en abordant la relation entre science et droit, notamment après la décision d’introduire le principe de précaution, et en rappelant la valeur de la méthode expérimentale (avec l’exemple du diesel). Il attaque enfin «le retour de la pensée magique» (exemple de la «biodynamie») et les «ruses du mensonge» en critiquant notamment la convention citoyenne sur le climat. «La nouvelle religion, l’écologisme, excommunie les mal-pensants.»
L’intitulé de l’introduction «Vrais problèmes, fausses solutions» laissait envisager une analyse balancée de l’ensemble des questions environnementales. Mais c’est plutôt d’un pamphlet qu’il s’agit. Rapidement écrit, il apporte des arguments intéressants sur de nombreux sujets faisant débat, même si c’est parfois sur un mode sommaire. Attaché avant tout à mettre en évidence des fausses pistes, l’auteur ne délivre pas de véritable synthèse ni de propositions toutes faites concernant le sujet global du réchauffement climatique. Il invite à plus d’objectivité et de réflexion.