Sous la direction d’Adrien Baysse-Lainé et Florence Nussbaum
(CNRS Editions, 2024, 120 p. 13€)
Est appelée «zone critique» la fine couche qui, tout autour de la Terre, constitue notre environnement et comprend, dans sa partie basse, la terre arable, les roches altérées en dessous, les eaux souterraines, et dans sa partie haute, l’air de la basse atmosphère.
Son épaisseur totale est de quelques kilomètres à peine, moins d’un pour mille ramené au diamètre de la Terre.
Toute la vie se trouve dans cette si fine zone critique. Sans elle, pas de vie. Nous n’avons que trop tendance à l’oublier.
Pour construire, nous achetons un terrain ; pour cultiver, un agriculteur achète une terre ; le fisc et les prometteurs, eux, voient d’abord du foncier. Subtiles nuances sémantiques qui font la trame du livre.
Cet ouvrage collectif, auquel contribuent six géographes et un géophysicien, nous invite à regarder autrement, plus attentivement, plus respectueusement, cette partie de la zone critique qu’est ce sol sur lequel nous vivons et grâce auquel nous nous nourrissons.
Sachons le voir, non pas en deux dimensions, mais en trois dimensions, avec son épaisseur et avec la vie qui, dans cette épaisseur, y grouille, en milliers et milliers d’espèces de toutes tailles, mais que nous mettons en péril de tant de façons.
Urbanisation, agriculture, forêt, politique du logement, éruptions, érosion, modes agricoles, évolution, propriété… rien n’a lieu ailleurs que là, sur le sol qui nous porte, comment en serait-il autrement ? Ce petit livre, facile à lire, aborde tous ces sujets et ouvre bien des perspectives.