Gilles Cohen-Tannoudji et Michel Spiro
(Le Pommier, 2017, 120 p. 10€)
Fin du XXe siècle : les avancées scientifiques majeures du début du siècle sont déjà loin et la situation paraît bloquée. Pourquoi donc la relativité et les quanta, ces deux excellentes théories – chacune dans leur domaine –, ne s’accordent-elles pas ? Les théoriciens s’efforcent de deviner la « Grande Unification », les uns par la théorie des cordes, les autres par celle des « branes », sans pouvoir faire les expériences qui les guideraient et les départageraient car elles demandent des énergies bien supérieures à leurs moyens. Ils en viennent à se guider sur la beauté mathématique de leurs équations !
Mais le juge de paix des scientifiques sera toujours l’expérience, ou à tout le moins l’observation. Il faut construire et utiliser le LHC, le Large Hadron Collider (Grand collisionneur de hadrons). Cet immense engin, à cheval sur la frontière franco-suisse, est capable de performances très largement supérieures à celles de tous ses prédécesseurs et l’on devine l’impatience et la déception des physiciens lors de toutes les difficultés techniques qui retardent sa mise en service pendant des années jusqu’en 2010… Ce qui entraîne la remarquable conjonction de trois avancées majeures en très peu de temps :
- La carte ultraprécise de l’Univers primordial par le satellite Planck en 2009.
- La découverte du boson de Higgs, cette clé de voûte de la physique des particules, par le LHC en 2012.
- La première détection des ondes gravitationnelles par le détecteur LIGO (Laser Interferometer Gravitational-wave Observatory) en 2016.
Si l’on ajoute à ces progrès ceux, fantastiques, des moyens informatiques de calcul et d’analyse et ceux, non moins impressionnants, des possibilités d’observation astronomique (zéro planète extrasolaire en 1995, plus de 2000 vingt ans plus tard…) on comprendra l’enthousiasme qui parcourt ce livre : ses rédacteurs ont le sentiment d’être à l’aube d’une nouvelle révolution scientifique.